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Le filtre polarisant

Si il y a un accessoire dont je ne pourrais pas me passer, c’est bien le filtre polarisant. J’ai découvert ce type de filtre un peu avant mon voyage aux USA en 2009, et j’ai tout de suite saisi leur potentiel. Sans rentrer dans le détail, il faut savoir que la lumière est polarisée, et qu’un filtre polarisant va permettre de sélectionner la lumière ayant une polarisation bien particulière. il existe deux types de filtres polarisants, linéaire et circulaire. Ceux que nous utiliseront sur nos objectifs seront de types circulaires. ils sont composés de deux bagues, une fixe, et une qui peut se tourner.

En pratique, le filtre polarisant va permettre d’éliminer les reflets et d’augmenter le constraste. Il suffit de tourner la bague mobile du filtre jusqu’à obtenir visuellement l’effet rechercher. L’effet sera maximal en visant une zone se trouvant à 90°C par rapport au soleil. La différence avec et sans filtre est alors saisissante.


A gauche, le polarisant est reglé de manière à ne rien filtrer. A droite, le polarisant est reglé de manière optimale.

Un petit test tout simple permet de voir l’effet d’un filtre polarisant. Il suffit de prendre le filtre et de le mettre devant un écran LCD (télé ou ordinateur), et de le tourner. Avec un angle bien précis, le filtre ne laissera plus passer de lumière.


Avec le bon angle, la lumière passe à travers le filtre.


En tournant le filtre, on bloque la lumière polarisée de cet écran LCD.

Le filtre polarisant est un outil très puissant pour donner de la force aux images, en saturant le bleu du ciel, et en faisant ressortir les nuages.

France - Mercantour National Park - Argentera range, view from the Mont Pépoiri
Un beau ciel bleu avec quelques nuages se prête bien à l’utilisation du polarisant.

Il faut cependant se méfier de l’effet que ce filtre peut avoir sur le ciel. Comme je le disais un peu avant, l’effet est maximal à 90°C, mais il diminue lorsque l’angle avec le soleil change. Avec l’utilisation d’un objectif UGA (ultra grand angle), la zone de ciel couverte peut être tellement grande que de grandes différences de couleurs dans le ciel peuvent apparaître.

La Réunion - L'Éperon
A l’UGA, les effets du polarisant peuvent se manifester par l’apparition d’une parabole sombre pas toujours esthétique dans le ciel.

Cet effet de zone sombre dans le ciel est encore plus visible lors de la réalisation d’un panorama. On a alors une grosse ellipse sombre qui apparaît dans le ciel, inclinée en fonction de la hauteur du soleil.

Chile - Isluga church - panorama
La tâche sombre du milieu est le point de visée situé à 90° du soleil.

Une autre utilisation très répandue du filtre polarisant est pour éliminer les reflets de l’eau. Le résultat est souvent spectaculaire car une fois les reflets éliminés, on voit la vraie couleur de l’eau. Sans polarisant, les photographies montrant des eaux turquoises sur les sites et catalogues des agences de voyages n’auraient pas le même éclat.

Mauritius - Bain Boeuf bay
Le polarisant excelle à faire ressortir les couleurs de l’eau.

En général, le filtre polarisant se révèle toujours très bon pour révéler les couleurs d’un paysage, du moment qu’il y a un peu de lumière pour éclairer la scène. Il ne faut surtout pas hésiter à faire des tests. On est souvent agréablement surpris.

France - Mougins - Fontmerle Pond
Ici, le polarisant a fait ressortir les tons ocres de ce paysage d’automne.

Le polarisant a parfois des effets inattendus. Vous avez peut être déjà remarqué à quel point le bleu du ciel pouvait être intense en altitude. Et bien, ajoutez à ça les effets d’un filtre polarisant, et vous obtiendrez un bleu très profond, produisant parfois un ciel presque noir. C’est un peu avec surprise que j’ai découvert cet effet, en franchissant la Tioga Pass à 3000m d’altitude en Californie.

Chile - Salar de Surire National Monument
A 4300m d’altitude sous un ciel d’une pureté parfaite, le polarisant produit un bleu très intense

Un inconvénient du filtre polarisant est qu’il filtre une partie de la lumière, faisant perdre plus d’1IL de luminosité. En général, ce n’est pas un problème lorsqu’on l’utilise par temps ensolleilé. Mais il faut se souvenir de ce problème dès que les conditions de luminosité deviennent un peu plus délicates. il vaut donc mieux parfois monter un peu en ISO plutôt que de prendre le risque de faire un flou de bougé pour cause de temps de pause trop long.

Un bon filtre polarisant coûte assez cher. Il est acceptable de mettre un filtre d’entrée de gamme sur un objectif de base, mais si vous avez des objectifs de qualité, alors il faut que la qualité du filtre suive, sans quoi vous prendriez le risque de d’altérer le piqué de vos images. Le prix des polarisants grimpe très vite avec le diamètre, et les objectifs de qualités ont souvent de larges lentilles frontales. Sur un objectif de type 17-55 F2.8, il faut tout de suite débourser 100€ pour un filtre de qualité (voir ma liste de matériel). Mais c’est un investissement durable (sauf à cogner son objectif, comme ce fut le cas pour moi en Islande, mais dans ce cas là, mieux vaut casser un filtre à 100 ou 150€ qu’un objectif qui en vaut 600€).

2 Responses to “Le filtre polarisant”

  1. Zigee janvier 17, 2016

    Superbe article. Les images d’illustration viennent effacer tout doute quant à l’interet d’un tel filtre.
    La photo du cours d’eau en californie est à couper le soufle !

    • Jérémy Bourgouin janvier 17, 2016

      Merci :) Par contre même si je faisais mention à la Californie, la photo du dessous a été prise sur l’altiplano chilien au Salar de Surire. Encore plus haut donc effet de ciel sombre encore plus visible.

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A propos de l’auteur

Je m'appelle Jérémy Bourgouin. Ingénieur en informatique diplômé de l'ESSI-Polytech Nice Sophia, je vis sur Antibes et travaille chez Amadeus SAS.
Passionné par les voyages et la photographie, j'ai décidé de partager mes conseils et mes expériences sur ce site.